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ruine d’Illa, et que les Nouriens, tôt ou tard, chercheraient par tous les moyens à se soustraire à l’épouvantable tribut exigé d’eux !

De ma fille, de Toupahou, nul ne savait rien. Silmée était sûrement morte. Toupahou ?... Qui sait ?

J’appris encore que les Nouriens avaient refusé de livrer Ilg et le morceau de pierre-zéro enlevé par lui, en alléguant qu’ils ne savaient où était le traître. Toute l’insistance, toutes les menaces de Rair s’étaient brisées contre cette réponse.

Ce fut à peu près tout ce que je pus savoir. Je ne cherchai pas, d’ailleurs, à en connaître davantage. Ma curiosité elle-même était émoussée. J’étais dans un état d’hébétude complète, un être certainement au-dessous des hommes-singes auxquels j’allais être mêlé ! Rair avait voulu cela ! C’était à peine si un seul sentiment surnageait en moi : ma haine pour le sinistre vieillard.

Nanti de mon grotesque accoutrement, qui était collé à ma peau par une glu résineuse (car Rair voulait que je ressemblasse le plus possible aux êtres grossiers dont j’allais partager la vie), je fus descendu jusqu’aux ascenseurs conduisant aux mines.

En chemin, je pus me rendre compte des ruines