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J’avais, un an auparavant, sauvé la vie à l’un d’eux.

Au risque d’être surpris et horriblement supplicié, il consentit à répondre à mes questions.

Je sus ainsi, très succinctement, que les Nouriens, en réponse à un ultimatum de Rair, s’étaient soumis, qu’ils avaient accepté d’envoyer chaque année huit mille cinq cents jeunes gens devant servir à alimenter les machines à sang. Un comité de biologistes et de physiologistes illiens venait de partir pour Nour afin de choisir et de ramener — pour commencer — cinq cents sujets.

Déjà, les machines fonctionnaient avec du sang humain. Rair, férocement, avait fait ramasser pêle-mêle les morts illiens, les morts et les blessés de Nour, et le tout avait été descendu aux abattoirs...

Après l’anéantissement de la flotte aérienne de Nour, en effet, le creusement des tranchées avait repris et avait permis de capturer près de la moitié des tarières souterraines des Nouriens, dont l’équipage, fait prisonnier, avait, lui aussi, été envoyé aux abattoirs des machines à sang.

Rair était maintenant dictateur, maître absolu d’Illa, ou plutôt des ruines d’Illa.

Et mon nom à moi, Xié, était en exécration à tous. On m’accusait d’avoir facilité la fuite et