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au moins de leur flotte aérienne eût pu s’échapper. Car les vibrations radio-actives n’étaient efficaces que dans un rayon de deux kilomètres à peine. C’était pourquoi, je le sus ensuite, Rair n’avait pas songé à les utiliser. A aucun prix, il n’eût voulu courir le risque, en laissant les aérions de Nour se concentrer au-dessus d’Illa, de voir la ville anéantie. Moi, j’avais eu ce courage, et j’avais réussi.

Les Nouriens, surpris, affolés, s’étaient heurtés les uns aux autres, s’empêchant réciproquement de manœuvrer, détériorant leurs appareils et me donnant le temps de les anéantir tous. Non, pas tous ! Cinq d’entre eux, cinq sur trois mille cent, nombre exact, réussirent à s’éloigner et à revenir à Nour. Cinq, dont un s’écrasa sur le sol en arrivant.

Victoire chèrement achetée. Dans leur chute, les aérions de Nour écrasèrent, mutilèrent, blessèrent, brûlèrent plus de soixante mille victimes.

On ne devait pas me le pardonner.

Le ciel débarrassé des sphères ennemies, j’interrompis le lancement des ondes. Je me retournai. Six hommes-singes se ruèrent sur moi. Je fus frappé, renversé, piétiné, frappé encore.

J’essayai de me défendre contre mes féroces agresseurs. Ils étaient trop. Roué de coups, réduit à l’impuissance, je fus chargé de chaînes