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qu’à donner le coup de grâce à ce qui avait été Illa, la ville puissante, le joyau de l’univers.

Mais il est plus difficile de supporter la victoire que la défaite. Ce que voyaient les Nouriens dépassait leurs plus folles espérances. Ils en oublièrent d’êtres prudents.

Leurs aérions sphériques se rapprochèrent les uns des autres, se concentrèrent de façon, je le compris, à arriver ensemble au-dessus des ruines d’Illa et d’y laisser tomber en même temps des tonnes d’explosifs, afin d’anéantir d’un coup la grande cité. J’eus un rire nerveux... un rire de fou. Mon image m’apparut, reflétée par un tube de mercure, et j’eus peur de moi-même.

Avec lenteur, les sphères transparentes des Nouriens procédaient à leur dernière concentration. Ils étaient arrivés au-dessus d’Illa. Machinalement, j’en évaluai le nombre : trois mille, peut-être.

Les lueurs blafardes des quelques condensateurs de lumière solaire encore intacts, les rayons fulgurants des projecteurs illiens les éclairaient par en dessous et produisaient à travers leur masse translucide d’étranges jeux de lumière.

Mais qui les voyait ? Aux abords des tranchées, sur une profondeur de plusieurs kilomètres, les combats fratricides continuaient furieusement.