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Vers cinq heures du matin, la profondeur de cent cinquante mètres fut atteinte.

Rair, au risque d’attirer sur nous l’ensemble des forces aériennes de Nour, avait fait placer sur les terrasses, de chaque côté de la tranchée, de puissants projecteurs dont la clarté éblouissante luttait avec les lueurs émises par les accumulateurs de lumière solaire. Je peux dire qu’il faisait plus jour qu’en plein jour.

Et les travailleurs entendaient sous eux, lorsque leurs machines ralentissaient, des grincements sourds, des explosions : c’étaient les tarières qui continuaient leur œuvre de ruine et de mort.

Mais qui s’en souciait ?

Les hommes-singes, stylés à coups de fouet et d’aiguillon, se démenaient furieusement. Les Illiens ne pensaient qu’à venger les leurs ensevelis sous eux. Certains se souvenaient que la victoire allait leur apporter un siècle d’existence en sus de leur vie normale. Nul d’entre eux ne songeait à maudire Rair, l’auteur de tous leurs maux.

Des timbres vibrèrent, dominant le fracas des machines. Le signal d’alarme. Tous les yeux se tournèrent vers le ciel noir.

La flotte d’Illa revenait.

Sept rangées de projecteurs, placés le long de