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palier, lorsque des grincements aigus nous firent nous retourner. Nous n’eûmes que le temps de nous rejeter en arrière pour éviter d’être écrasés par l’éboulement de la muraille...

Autour de nous, briques et pierrailles s’abattirent avec fracas. Par l’ouverture béante, le museau d’acier d’une tarière apparut, puis l’engin tout entier. Il avait la forme d’une courte torpille, longue de trois mètres, et d’un diamètre de deux. Un vilebrequin de métal en garnissait l’extrémité avant.

Il tournoyait à une vitesse folle, faisant voleter autour de lui les débris, cependant que la spire d’acier entourant la tarière tournait plus lentement, se vissant en quelque sorte dans les murailles comme l’hélice se visse dans l’eau. Son tranchant aigu luisait comme une faux sans fin.

Un jet de vapeur à peine perceptible fusa par la pointe creuse du vilebrequin : le gaz mortel.

Une lueur violacée, fulgurante, filtra à travers l’anneau transparent entourant le vilebrequin, et par lequel, ainsi que je le sus plus tard, les Nouriens manœuvrant l’appareil se dirigeaient.

L’énorme torpille terrestre, cependant, avançait toujours, se frayant un passage à travers les blocs de pierre que sa spire d’acier broyait.

Elle inclina soudain sur sa droite, vers nous. Nous avions été vus.