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eu le temps de prévenir Houno, le roi de Nour, qui avait fait évacuer la ville.

Nous attendîmes la riposte ; les escadrilles d’obus volants de réserve, les divisions de grands aérions se tinrent prêtes à s’élever. Grâce à ses instruments enregistreurs, Rair connut aussitôt la destruction de Nour — ou plutôt de ses maisons.

Au cours de la matinée, la flotte aérienne des Nouriens fut signalée. Les obus volants furent envoyés à sa rencontre.

Les hommes-singes qui les montaient burent chacun, avant de prendre place dans leurs appareils, un liquide préparé par Hielug et qui devait, en les enivrant, leur enlever toute notion du péril.

Les Nouriens n’étaient plus qu’à quelques kilomètres d’Illa lorsque les obus prirent l’air.

Installé, avec Fangar, dans un abri blindé situé contre la base de la pyramide du Grand Conseil, j’aperçus les aérions de Nour.

C’étaient d’énormes sphères à peu près invisibles ; on les eût dites en cristal bleuâtre. Elles se confondaient presque avec le ciel blêmi par les premiers rayons du soleil encore au-dessous de l’horizon.

Mais ces sphères palpitaient en quelque sorte. Elles frissonnaient comme de la soie agitée par