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enfermées dans leurs bouches de façon à en former une bouillie infecte qu’ils avalaient goulûment.

Des grognements, des gloussements de satisfaction retentissaient... Et penser que, quelques siècles seulement avant ma naissance, les Illiens, les hommes, conservaient leur vie par d’aussi répugnantes pratiques ! Grâce aux machines à sang, nous avions pu, heureusement, cesser ces usages de brutes qui nous ravalaient au rang des porcs...

Je trouvai Fangar entouré des principaux ingénieurs aéristes qui venaient d’examiner, un à un, les obus volants.

Tous étaient au point et capables de franchir plusieurs milliers de kilomètres sans qu’un seul écrou se desserrât. Les machines électriques chargées de leur envoyer les radiations actionnant leurs moteurs tournaient déjà. Il n’y avait qu’un commutateur à déplacer pour que l’énergie invisible dégagée par les détecteurs emplît les airs.

Hielug était là. Il me sembla voir des traces de graisse sur son gros visage. L’immonde personnage avait dû, comme on l’en soupçonnait, se faire donner de la nourriture réservée aux hommes-singes et en avait avalé une grande quantité.