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avait porté les mains à son crâne ensanglanté. Et la mer, aussitôt, s’était refermée sur lui et sur les débris de l’étrange sphère…

— Le youyou à la mer ! ordonna le capitaine Mercier, en même temps qu’il transmettait à la machine l’ordre de stopper, puis de battre en arrière.

Jamais manœuvre ne fut plus rapidement exécutée !

En moins de deux minutes, le youyou, monté par le second capitaine de l’Ariadne, Jacques Michel, et quatre robustes matelots, fut amené, avant même que le cargo eût complètement stoppé, et vogua dans la direction approximative où avaient disparu les débris de la sphère rouge et l’homme qui était dedans.

Un léger remous, ourlé d’une dentelle d’écume, en indiquait encore l’emplacement.

— Là ! Là ! crièrent les matelots restés à bord de l’Ariadne, et qui, plus haut perchés que ceux du youyou, avaient un champ de vision plus ample.

» Sur votre gauche !… Comme ça !

La légère embarcation, enlevée par ses rameurs, fendait les flots clapoteux comme si elle eût disputé une course. À l’arrière, debout, manœuvrant la barre avec ses chevilles, Jacques Michel la dirigeait sur un point noir qu’il venait