Quoi qu’il en fût, elle constituait un terrible danger pour la navigation.
Le capitaine Mercier, avec cet altruisme des marins, ordonna au lieutenant Mauris d’essayer de couler l’engin à coups de fusil.
Mauris, un Parisien de vingt-cinq ans, frais émoulu de l’École d’hydrographie, était un bon tireur. Profitant de ce que l’Ariadne était à peine à cent cinquante mètres de la mystérieuse sphère, il lui envoya, coup sur coup, sans un raté, plusieurs projectiles.
Quatre en tout.
À l’étonnement de tous, les trois premiers s’écrasèrent sur l’engin, d’où jaillit, sous le choc, une poussière de débris blanchâtres. La bouée ou mine n’était-elle donc pas en fonte ? De loin, on eût dit du plâtre !
La quatrième balle produisit un effet encore plus inattendu : un claquement sec s’entendit, comparable à celui d’une marmite qui éclate, et la bouée, ou quelle qu’elle fût, vola en éclats, mais sans exploser !
Et des cris, poussés par les matelots de l’Ariadne massés sur le gaillard pour mieux assister à l’opération, retentirent : la bouée était creuse et contenait un être humain…
Tout le monde avait pu le voir, pendant une brève seconde : un être vêtu de haillons, qui