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prit : je ramassai plusieurs des boîtes contenant opales et rubis et, de toutes mes forces, les lançai contre les parois, où elles se fracassèrent. Le parquet, en un instant, fut jonché de pierreries qui scintillèrent à la clarté écarlate du double rayon émis par la cage en forme de fuseau.

» Je pus constater que les êtres ne manifestaient aucune émotion, aucun sentiment, à la vue de ces richesses humaines.

» Mon cœur battait de plus en plus vite. Il me semblait que mes artères bouillonnaient. Une soif dévorante desséchait, brûlait mon palais. Ma langue, peu à peu, devenait dure…

» Je compris que c’était la fin.

» Comme un imbécile, je recommençai à gesticuler : je voulais sortir, remonter à la surface, revoir le soleil, vivre, vivre une heure seulement s’il le fallait… Mais revoir la lumière blanche, la vraie lumière, celle du jour : la lumière des hommes !

» Immobiles, les êtres continuaient à m’observer. Le jet de vapeur montait, tout droit, de leurs bulbes, et, derrière eux, je distinguais des fourmillements confus, que je n’avais plus assez de sang-froid pour analyser.

» Je haletais, comme un chien, ma langue sèche et dure dardée hors de ma bouche.

» La température, dans la chambre forte, était