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« Thames » : bossoirs tordus, cornières, plaques de chaudières, etc.

» Une intuition me traversa l’esprit : si c’étaient ces êtres qui avaient provoqué le naufrage du paquebot, pour s’emparer de ses dépouilles ?

» J’entendis, peu après, un grincement qui me fit frémir : je me demandai si ce n’étaient pas les tôles de la chambre forte qui cédaient. Il me sembla sentir une odeur de soufre… Et, soudain, je respirai mieux. Ma tête me sembla plus légère. J’éprouvai un sentiment de réconfort et de soulagement.

» J’essayai de comprendre. J’analysai mes sensations. Et je compris ! Oui. Je compris ! Les êtres m’envoyaient de l’oxygène, de l’oxygène pur !

» Je les vis qui s’étaient, de nouveau, approchés du hublot, et qui m’observaient. Moi, je haletais. Je respirais avec frénésie. Une surexcitation étrange me gagnait… J’étais comme ivre !

» Je crois qu’à ce moment je tins des propos incohérents. J’interpellai les êtres… Les effets de l’oxygène ! D’un violent effort, je parvins à me calmer un peu.

» Je respirais. C’était un résultat. Mais les tôles de la chambre forte, je le voyais sans pouvoir me leurrer, se gondolaient de plus en plus ; d’un moment à l’autre, elles allaient céder.

» Je ne sais pourquoi, une rage stupide me