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débarquer et de disparaître, une fois le coup fait.

» Le Thames partit… Il me restait deux livres sterling et quatre shillings en poche. Les deux livres sterling me servirent à conquérir l’estime de mon garçon de cabine, à qui je les donnai en arrivant à bord.

» Mauvaise traversée. Depuis Melbourne jusqu’à Colombo, le temps demeura exécrable. Entre Colombo et Aden, la mousson de sud-ouest continua à nous secouer pendant trois jours, puis s’apaisa. Les passagers, pour la première fois de la traversée, se montrèrent à table au complet… Le purser, d’accord avec le commandant du Thames, décida que le moment était venu de donner la fête traditionnelle de chaque voyage, au bénéfice des veuves des marins de la compagnie.

» O’Baldy et moi n’attendions que cela !

» Le purser allait être très occupé pendant toute la fête. Nous en profiterions pour « travailler » !

» Elle eut lieu, la fête, l’avant-veille de l’arrivée à Aden.

» À onze heures du soir, O’Baldy m’introduisit dans la cabine du purser. Sur le pont, un orchestre de bigophones et de mirlitons, accompagnés d’accordéons, faisait rage. Je crois que l’on était en train de danser une gigue…