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la chambre forte du Thames, un réduit aux parois blindées dans lequel on ne pouvait entrer qu’en passant par la chambre du purser.

» Deux cent mille livres de pierreries ! O’Baldy, à cette pensée, pâlissait. S’il avait eu un associé, un homme sûr, il se disait certain de s’emparer de cette fortune… Mais il lui fallait un aide, un aide pouvant, au besoin, fracturer la porte de la chambre forte…

» … Je peux aussi bien vous dire, messieurs, que, pendant mon séjour de misère en Angleterre, j’avais, avec O’Baldy, opéré quelques misérables cambriolages… qui ne m’avaient rapporté que très peu…

» J’entendis ce que voulait me dire O’Baldy. L’affaire me parut intéressante. Par quelques questions, auxquelles l’Irlandais répondit nettement, je me rendis compte que le vol était faisable et que je pourrais facilement cacher le butin… Pour cela, il fallait que je m’embarquasse sur le Thames.

» C’est ce que je fis.

» Je renouvelai ma garde-robe, achetai quelques outils indispensables : pince-monseigneur en acier au manganèse, rossignols, fausses clés, et jusqu’à un petit chalumeau oxhydrique, et pris un billet de première classe pour Suez. C’était à Suez qu’il m’avait paru le plus facile de