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Bijou du Parnaſſe.

Bijou du Parnaffe. Quand il voudroit te nuire, il feroit impossible, Il fçait que de tout temps ton ame est insensible, Et malgré la douleur dont il est affligé, Il ne peut t’attendrir sans avoir mon congé. Souffre aumoins par pitié sa veüe & fa visite, Ne crains point de l’aimer malgré tout son merite ; Pour moy loin de songer à te vouloir blesser, Si tu veux mon Carquois, je te le vais laisser. I’acceptay ce party dans mon erreur extréme, Sans fçavoir que souvent on se blesse foy-mefme : Ie vis donc Philidas, souffris tous ses soupirs, Et plaignis en secret ses tristes deplaifirs. Qu’aisément la pitié fçait attendrir une ame ! Amour par son secours me fit sentir fa flâme. A ij