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Linné attribuait l’odeur de la vanille à ses graines. MM. Merat et De Lens pensent qu’il est plus probable qu’elle réside dans la pulpe[1]. Quant au vanilla planifolia, je dois dire que ces trois auteurs ont raison à la fois. Ainsi, les graines, privées de leur pulpe aromatisent, et la pulpe, privée de ses graines, parfume à son tour. Le principe odorant, dû, comme on le suppose, à la présence de l’acide benzoïque et d’une huile essentielle, réside dans les enveloppes de la graine et notamment dans leur teste aréolé et noir, comme dans ce qu’on appelle à tort la pulpe qui n’est autre chose que les placentaires dont le tissu est devenu lâche et visqueux. Je dirai plus, c’est que le péricarpe lui même, dépouillé de ses placentaires et de ses graines, jouit encore d’un arôme très-prononcé, et qu’il laisse sublimer dans son intérieur une grande quantité d’acide benzoïque en aiguilles blanches et serrées. M. Perrotet regarde le parfum du fruit récent, comme dû à la fleur du Pothos odoratissima qui, d’après cet auteur, est mêlée aux fruits de vanille à la Guyane[2]. Je dois encore faire ici une remarque, quant au vanilla planifolia, espèce à laquelle s’appliquent toutes mes observations, c’est que le fruit récent, mais mûr, répand à l’instant même de la maturité, le délicieux parfum qu’on lui connaît, sans le secours d’aucune autre plante. Pendant la récolte de notre vanille, surtout le matin et vers les fortes chaleurs de la journée, les serres étaient remplies d’émanations odorantes.

M. Richard[3] attribuant aussi l’odeur de la vanille seu-

  1. Merat et De Lens, Dict. univ. de mat. méd. 1834, t. VI, p. 841.
  2. Annales de la soc. linnéenne de Paris, Mai 1824.
  3. Elém. d’hist. nat. méd., t. 1, p. 430, Paris 1831.