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restés improductifs ; mais aujourd’hui une fleur de cette plante étant donnée, le fruit l’est aussi. Voilà un premier problème dont la solution, si importante pour le commerce, est due aux progrès de la physiologie végétale. Bien que quelques auteurs aient traité de la fécondation artificielle des orchidées communes, aucun n’a appliqué ces procédés à la production en grand des fruits de vanille, et c’est l’honneur de cette priorité que je réclame.

Ce fut Wachter qui, en 1799, féconda le premier artificiellement une orchidée, l’Habenaria bifolia[1], et en 1804, Salisbury entreprit la même opération sur plusieurs autres plantes de cette famille[2]. M. Treviranus (Louis-Christian) fit, en 1827, des expériences encore plus satisfaisantes[3]. En 1831 et 1833, M. Robert Brown publia ses singulières observations sur l’imprégnation dans le Bonatea speciosa où des stigmates latéraux sont réunis au labellum, structure extrêmement curieuse[4]. En 1831, M. Adolphe Brongniart observa également les résultats de la fécondation artificielle sur les orchis, et en 1834, ce savant, ainsi que M. Mirbel fécondèrent dans les serres du Muséum une foule de plantes de cette famille, et obtinrent des fruits dont la connaissance, sans cette pratique, nous aurait échappé[5]. L’année suivante, connaissant le résultat obtenu par M. Ad. Brongniart sur le Brassia maculata, je fis des expériences nombreuses sur l’imprégnation des

  1. Roemer, Archiv., tom. II, pag. 209.
  2. Transact. of Linn. Soc., tom. VII, pag 29.
  3. ’Zeitschrift für Physiologie, tom II, pag. 225.
  4. Annals of Philosophy, oct. 1831. — Trans. of Linn. Soc., t. XVI, pag. 685-745. 1833.
  5. Revue des Sc. Phys. et Nat., par Nerée Boubée, tom. I, png 49.