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Swartz, Salisbury, L. C. Treviranus, Mirbel, Ad. Brongniart d’une part, et Linné, Schmidel, Kolreuter, Stokes, Batsch, Richard, Dupetit-Thouars, Link, Lindley, F. Bauer de l’autre. Les auteurs de la première série admettaient en effet que l’imprégnation se fait directement de la masse pollinique à la surface stigmatique, en nécessitant un déplacement des masses et un contact immédiat, tandis que ceux de la seconde pensaient que cette opération a lieu sans que l’organe mâle se déplace, et par une rétrogradation de la matière pollinique à travers les caudicules. C’est cette dernière opinion qui est admise par M. Lindley dans son Introduction to the natural system of botany, publié en 1830, et par M. Francis Bauer dans l’ouvrage édité par Lindley, Genera and species of orchideous plants (1834), dans lequel ce peintre si estimé a représenté les détails, dessinés d’après cette théorie, qui n’est pas la nôtre, de la vanille à feuilles planes. Cet ouvrage donne la figure d’un fruit de cette plante dessiné en 1807, mais assez différent des nôtres, comme on le verra par les figures du Mémoire que je présenterai à l’académie, pour que je puisse me demander l’origine de cette différence. Si la contestation agitée à cette époque par M. Robert Brown, n’avait pas été décidée par l’auteur lui-même et par les mémoires de M. Ad. Brongniart[1], l’histoire de la vanille pourrait servir à la résoudre. Aussi long-temps qu’on n’avait pas songé à mettre immédiatement en contact la surface stigmatique et les masses polliniques, la matière fécondante de celles-ci n’est pas venue se porter sur les ovules, et les vanilliers sont

  1. Observations sur le mode de fécondation des Orchidées et des Cistinées Ann des sc. nat., anc. série, t. XXIV, p 113.