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lement à la pulpe, prétend que les autres orchidées n’ont point de fruits à parfum, parce que cette prétendue pulpe n’existe que dans le seul genre vanilla. Je pense à cet égard qu’il est impossible dans l’état actuel de nos connaissances, de rien affirmer de précis sur cet objet, car les fruits des orchidées ne nous sont guère connus. Ce n’est que depuis les recherches de MM. Robert Brown, Ad. Brongniart, etc., c’est-à-dire depuis 1831, que nous avons l’espoir de pouvoir faire porter fruit aux nombreuses espèces d’orchidées qui garnissent maintenant les serres de nos habiles horticulteurs. L’odeur de clou de girofle, les arômes spéciaux que répandent beaucoup de fleurs de cette intéressante famille, nous font présumer au contraire, que par le procédé des fécondations artificielles, on parviendra à se procurer des épices nouvelles.

Cet aperçu littéraire nous prouve qu’il serait utile de posséder une bonne histoire de la vanille, car peu de plantes d’un intérêt général sont aussi peu connues qu’elle. C’est la lacune que je désire remplir quant au vanilla planifolia, par le Mémoire que j’aurai l’honneur de présenter à l’académie.

§. 2. Aperçu historique sur l’application de la fécondation artificielle à la vanille.M. Robert Brown, dans son Mémoire sur les organes et le mode de fécondation chez les orchidées et les asclépiadées, publié en 1831[1], a tracé habilement l’histoire des découvertes faites successivement sur l’appareil génital des orchidées par Haller, Adanson, Curtis, Sprengel, Wachter, Schkuhr,

  1. Rob. Brown’s vermischte Schriften (ed. Nees von Esenbeck), t. V, p 117.