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LES MYSTÈRES DU CRIME

Là, plusieurs vieilles femmes triaient des chiffons, de la ferraille et des os. Plus loin, on faisait la cuisine en plein air sur des fourneaux improvisés avec des pierres.

Enfin, de toute part, des individus étaient assis sur des loques et sur des chaises dépaillées, ou restaient nonchalamment étendus par terre, côte à côte, sans distinction de sexes.

Quelques Italiennes perdues dans cet abominable repaire, jouaient ou chantaient les airs de leurs pays.

Souvent des disputes s’élevaient et il se passait des scènes indescriptibles.

La jalousie et la rage animaient ce monde interlope, et, quelquefois, pour une partie de cartes ou une femme du lieu, on échangeait des coups de couteau. Puis le calme se rétablissait, troublé seulement par des propos obscènes.

À minuit on commençait à rentrer, et, quand une heure sonnait, la place était complètement déserte.

Les lumières s’éteignaient peu à peu, tandis que l’on entendait retentir dans les baraquements des rires, des pleurs et des jurons.

Chacun se couchait au milieu de la saleté et de la vermine.

Des familles de trois à six personnes s’entassaient pêle-mêle dans un cabinet de cinquante sous par semaine.

Puis tout cela se prenait corps à corps dans les caresses ou dans les coups.

Frères et sœurs, âgés de quelques années, et étendus sur la même paillasse, se livraient à leur tour à toutes les fantaisies que peut suggérer une imagination pervertie dès le berceau.

Les chambres du grand corps de bâtiment, habitées ordinairement par des locataires moins pauvres, voleurs de profession ou souteneurs de filles, restaient éclairées jusqu’au milieu de la nuit.

On continuait de boire et de chanter après la fermeture de l’estaminet du rez-de-chaussée, tandis que les prostituées allaient et revenaient de la rue à leurs réduits, ramenant chaque fois un homme.

On variait la débauche, et deux ou trois gamins, le troisième sexe de ce bouge, avaient aussi leurs clients.

La police se tenait à l’écart et ne jetait que prudemment ses filets.

Les passions honteuses, tel était l’amour dans ce recoin mal famé de La capitale.

C’était l’antre de la hideur.

Mais poursuivons.

Épuisés, les habitants du garni se reposaient enfin. On n’entendait plus que le bruit de la porte extérieure, ouverte et refermée à de longs intervalles par les retardataires.

L’hôtel Peignotte s’endormait…