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LE DOCTEUR-NOIR

Le commissaire jeta un coup d’œil sur les fiches, puis il se retourna vers Flack.

Celui-ci secoua la tête.

— Il y a une dizaine de personnes en haut, déclara-t-il avec assurance.

Mme Peignotte se mit à rire.

Mais tout à coup une supposition lui vint… Si les bandits n’étaient pas partis ?

Elle revint sur son affirmation première.

— Je ne crois pas qu’il y ait du monde chez mes deux locataires ; cependant, c’est possible.

Le commissaire s’adressa au patron.

— Conduisez-nous, dit-il en se dirigeant vers l’escalier…

C’est alors que la Sauvage cherchait un refuge dans la cour.

Parvenus au premier étage, les policiers s’arrêtèrent.

Le sieur Peignotte frappa avec force.

Aucun bruit ne lui répondit.

Que se passait-il donc à l’intérieur ?…

C’est ce qu’il importe de savoir. Les bandits avaient entendu les pas nombreux qui ébranlaient l’escalier.

Leur esprit était toujours tendu vers ce danger de tous les instants : la police.

Aussitôt que l’on eût frappé, ils regagnèrent instinctivement le cabinet et s’y enfermèrent.

Sacrais et le Nourrisseur étaient terrifiés.

Aucune chance de salut ne leur apparaissait.

Tintin, Zim-Zim, La Puce, l’Asticot et Bambouli n’étaient guère plus rassurés.

La Marmite et Tord-la-Gueule seuls conservaient un calme imperturbable.

— Que faire ? interrogea le Nourrisseur avec angoisse.

— C’est simple, repartit Tord-la-Gueule.

— Quoi ? demandèrent tous les bandits à voix basse.

Le colosse reprit d’une voix ferme :

— Ils vont défoncer la porte, n’est-ce pas ?

Au même moment, et comme pour confirmer ses paroles, les sommations légales de la police se firent entendre.

— Au nom de la loi, ouvrez !

— Merde ! grogna La Marmite.

Tord-la-Gueule exposa son projet.

— Nous les laisserons entrer dans la chambre ; ils ne verront rien, excepté le cadavre… Épatement !

— Oui, sur toute la ligne, approuva La Marmite.