Elle s’installa sur un fauteuil et attendit avec impatience.
Au moindre bruit, elle courait vers la porte, prêtant l’oreille.
Chaque fois, c’était une fausse alerte ; la nuit se passa sans amener rien de nouveau.
Elle finit par s’assoupir et quand elle se réveilla le jour commençait à poindre, gris et terne.
Comme elle réparait le désordre de sa toilette, un coup de sonnette la fit tressaillir.
Elle se hâta d’aller ouvrir…
— Comment ! vous revenez seul ? fit-elle en voyant apparaître Jean-Baptiste Flack.
Le domestique l’interrogea.
— Vous n’avez pas revu le docteur ?
— Mais non, et vous-même ?
Flack demeura perplexe. Cependant, une réflexion calma son inquiétude. Le Docteur-Noir n’avait pu sortir du cimetière la nuit. Il avait dû attendre l’ouverture des portes.
— Il va arriver d’un moment à l’autre, dit-il à Madeleine.
Et il s’approcha de la fenêtre.
— Diable ! exclama-t-il en se reculant vivement.
— Qu’y a-t-il ? mon Dieu !…
— Je viens de voir entrer dans la maison des hommes à l’air louche. Ça m’a tout l’air d’une descente de police.
— Mais, en tous cas, ils ne viennent pas ici.
— Je l’espère ; cependant, prenons nos précautions. Je vais garer les papiers du docteur.
Il entra dans une pièce voisine et revint avec un coffret.
— Pouvez-vous cacher cela sous vos vêtements ? demanda-t-il à Madeleine.
— Je vais essayer.
— Il est trop tard, les voilà.
Un violent coup de sonnette venait de retentir.
Madeleine ne perdit point la tête ; elle mit rapidement son chapeau, s’enveloppa dans son châle, en dissimulant le coffret.
Puis elle se rassit et attendit.
Jean-Baptiste Flack la comprit. Il courut ouvrir la porte.
Il avait devant lui quatre personnes.
— Un commissaire et trois, roussins, pensa-t-il. Attends un peu. Je vais les recevoir.
Et s’adressant à celui qui lui paraissait être le plus important :