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dimanche à Chateauguay on ne fut pas surpris de sa visite.

On l’invita à se mettre à table, ce qu’il accepta avec empressement. Malgré la marche forcée qu’il venait de faire, et qui en toute autre circonstance lui eut donné un furieux appétit, Pierre mangea peu.

Il passa le dimanche chez son ami.

Les gens de la maison trouvaient qu’il n’avait pas ses manières d’habitude.

Il était sombre, taciturne ; à peine répondait-il quand on le questionnait.

Comme on lui faisait la remarque qu’il n’était pas aussi gai que d’ordinaire, il répondit qu’il n’était pas bien ; que la marche l’avait fatigué ; enfin, il expliqua le mieux qu’il put la cause de sa taciturnité.

Vers quatre heures de l’après midi, il partait de Chateauguay pour se rendre à la ville.

Pour venir à Montréal, il fallait dans ce temps-là, se rendre au Sault, se faire traverser à Lachine, en canot, par les sau-