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cevoir de manière à lui ôter le peu d’espoir qu’il pouvait encore avoir.

Enfin Pierre, après avoir parlé de choses et d’autres, finit par une déclaration d’amour des plus accentuées.

Le regard que lui lança la jeune fille et l’air de mépris qui se lisait sur sa figure, firent reculer Pierre de quelques pas.

— Comment lui dit la jeune fille, tu oses me parler d’amour, toi, Pierre Julien. Crois-tu que je vais oublier celui qui m’a sauvé la vie. Non, Pierre, j’ai plus de cœur que tu ne le crois. Plus Arthur sera dans le malheur, plus je l’aimerai. Soyons amis, mais ne me parle jamais de ton amour.

Évidemment la jeune fille faisait des efforts pour parler doucement.

À voir l’indignation qui se reflétait sur sa figure, on eut pu s’attendre à une explosion de colère, mais il n’en fut rien.

Il est probable qu’Alexina, connaissant le mauvais caractère de Pierre, ne voulait pas trop le froisser.

Ils ne s’adressèrent plus une seule parole, pendant le reste du trajet.