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Comment, lui dit la jeune fille, tu n’es pas encore rendu sur ta terre, et tes gens qui sont à battre ton grain depuis plus d’une heure. Allons paresseux, viens examiner leur ouvrage.

Alexina s’efforçait de sourire en parlant, mais, une personne qui eut prêté attention, se fut aperçu que la jeune fille avait des larmes dans la voix et qu’elle faisait des efforts pour ne pas éclater en sanglots.

En entendant parler Alexina, Arthur se mit à la regarder tout ébahi, puis, après quelques minutes de réflexion, il se rappela sans doute de l’incendie, car il répondit :

— Tout est brûlé, tout est brûlé, je suis ruiné.

— Brûlé, brûlé, mais rêves-tu ? Allons, viens avec moi, tu verras que tout est bien comme tu l’as laissé hier.

Machinalement, Arthur suivit la jeune fille.

Pendant le trajet de la demeure de son père à sa terre, le jeune homme ne dit pas un mot.