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Ses cheveux si noirs, sont devenus blancs.

Sa figure toujours gaie, n’annonce plus que la folie.

Son sourire a fait place à un air hébété, qui fait pleurer ceux qui le voit.

Il rit encore, mais grand Dieu ! quel rire. Comme on préférerait des pleurs à ce rire insensé qui vous torture le cœur.

Il parle, mais quel discours.

Des paroles sans suite qu’il paraît adresser à des êtres invisibles.

On pleure presque continuellement, chez Julien.

C’était le meilleur de la famille, ce pauvre Arthur.

On l’aimait, on l’adorait en quelque sorte.

Et comme il savait rendre amour pour amour, caresse pour caresse !

Le soir, à la veillée, les parents et les amis se réunissaient chez Julien, et l’on parlait du jeune homme.

Chacun rappelait quelques souvenirs du passé et tout le monde pleurait en son-