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Et il planta là son ami, s’empressant de se rendre à sa demeure.

Il alla se cacher dans la grange et là se livra à un accès de rage insensée.

Pierre aimait la fille de son voisin, autant qu’un homme de sa trempe peut l’aimer.

L’idée de se voir rejeter pour son frère lui causa un désappointement impossible à décrire.

Il repassa dans sa mémoire la conduite d’Arthur depuis que son père lui avait fait entendre que la jeune fille ne voulait pas de lui.

Chaque soir, le jeune homme allait chez Gendron. Le dimanche, Arthur et Alexina, se rendaient à l’église et en revenaient ensemble.

Il y avait à peine quelques jours, qu’Arthur avait acheté une terre et commencé à la travailler.

Tout cela et bien d’autres petits détails qu’il serait trop long d’énumérer, lui vinrent à la mémoire.

— Ah ! s’écria-t-il, en blasphêmant, ils