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Ce fut un dimanche, à la porte l’église qu’il sut la chose.

Depuis que son père lui avait fait entendre qu’Alexina ne voulait pas de lui pour époux Pierre n’avait pas remis les pieds chez Gendron.

Il s’était juré cependant, que si la jeune fille, ne l’épousait pas, elle n’en épouserait pas d’autre.

Puis il avait laissé faire, attendant le moment propice pour mettre ses projets à exécution.

On juge facilement de ce qu’il éprouva, lorsque le dimanche en question, au sortir de l’église, il fut abordé par un de ses amis qui lui dit, sans autre préambule :

— Ah ! ça, Pierre, tu vas aller aux noces, donc ?

— De qui, demanda Pierre, étonné ?

— Fais donc pas l’ignorant ; tu sais que ton frère Arthur va épouser Alexina Gendron prochainement.

— Ah ! c’est vrai, répondit Pierre, après une minute d’hésitation. Mais, ajouta-t-il, le mariage n’est pas encore fait.