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si tu avais une terre, trouverais-tu une jeune fille à ton goût ?

Le jeune homme ne savait que penser de l’interrogatoire que son père lui faisait subir. Il le regarda attentivement, pour voir s’il ne trouverait pas les raisons de toutes ces questions. Mais Julien avait en ce moment, un vrai visage de bois, quoiqu’il eut une fière envie de rire, en voyant la mine effarée de son fils.

Après quelques instants d’hésitations, il répondit :

— Ma foi, j’en trouverais bien une, si toutefois, elle voulait m’accepter.

— Et, le nom, s’il vous plaît, de cette jeune fille qui t’a tombé dans l’œil.

— Alexina Gendron.

Le père Julien fit un geste de surprise.

— Lui as-tu déjà parlé, demanda-t-il ?

— Jamais ; je n’ai pas osé, parce que je n’étais pas en position de la faire vivre.

— Eh ! bien, je vais faire une affaire, avec toi. Tu vas aller voir Alexina, tu vas lui parler, et si elle t’accepte, je te donne la