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II


Au moment où se passe notre récit, François Bouchard avait à son emploi, depuis environ six mois, un jeune homme de vingt-deux ans à peu près.

Il se nommait Frédéric Martel.

C’était le fils d’un cultivateur de l’Ange-Gardien.

Frédéric était ce qu’on appelle un joli garçon. Il avait fait une partie de son cours classique au Séminaire de Québec, puis avait abandonné le grec et le latin pour se mettre dans le commerce.

Il avait pris de Lavigueur, des leçons de violon et jouait assez bien pour amuser son monde.

Tel qu’il était Frédéric n’était pas à détester, et bien des jeunes filles lui faisaient les yeux doux.

Mais il était pauvre.

Son père avait une nombreuse famille et l’instruction qu’il avait donnée à son