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paru, se réveilla plus fort que jamais. La voyant heureuse auprès de son mari, il résolut de briser son bonheur, en faisant mourir celui qu’Alexina lui avait préféré.

C’était son frère cependant, celui qu’il voulait assassiner, mais Pierre n’avait plus de cœur ; il serait peut-être mieux de dire qu’il n’en avait jamais eu.

Puis il songeait à tout ce qu’il avait souffert depuis son départ de Beauharnois, ses cinq ans de détention et surtout la torture du fouet. Or, comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, Pierre rendait Arthur et Alexina responsables de tous les maux qu’il avait soufferts.

Enfin, craignant d’être surpris, il retourna à son île, bien disposé à revenir tous les soirs jusqu’à ce qu’il aurait obtenu le résultat qu’il désirait.

De l’île où il se trouvait, il pouvait voir facilement les voitures passer sur la route de Beauharnois. Le lendemain matin, de bonne heure, il vit une voiture partir de la maison de son frère et comprit que