Page:Morissette - Le fratricide, 1884.djvu/139

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je dois avouer cependant que pour la première fois de sa vie peut-être, la vieille commère avait dit une vérité.

L’accident était arrivé vers dix heures du soir, or une heure avant, à peu près, une chaloupe prenait terre à Beauharnois, à l’endroit où se trouve actuellement la résidence du juge.

La chaloupe était conduite par un homme seul.

L’homme attacha l’embarcation à un poteau planté en terre, en cet endroit, prit une corde qui se trouvait au fond de la chaloupe et descendit trois ou quatre arpents plus bas que la demeure d’Arthur.

Craignant que son plan infernal ne fit une autre victime que celle pour laquelle elle était préparée, il attendit quelques instants avant de barrer le chemin.

Enfin, voyant que personne ne venait, il traversa la route, attacha solidement un bout de sa corde, à la clôture, puis revenant sur ses pas, il fixa l’autre bout de la même manière de l’autre côté du chemin.