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blables n’a plus de bornes. Ce n’est plus un homme, c’est une brute.

Le malheureux Julien marche à pas lents, soutenu par les deux gardiens qui sont allés le chercher dans son cachot. Ses yeux sont égarés, il sait à peine où il va.

Cependant en arrivant dans la salle du supplice où se trouvent réunis en ce moment tous les prisonniers, il cherche à reprendre contenance.

Ses compagnons de détention ont la vue sur lui. Quelques-uns le regardent d’un air moqueur, mais la généralité paraît attristée. Plusieurs même, ont les yeux remplis de larmes. C’est que ces malheureux ne sont pas encore complètement corrompus. Les uns sont tout nouvellement arrivés, les autres n’ont pas encore eu à souffrir de la brutalité des gardiens : il leur reste encore un peu de cœur.

En apercevant l’instrument du supplice Pierre Julien sentit ses jambes fléchir sous lui. Il dût s’arrêter même un instant.

Enfin, le voilà rendu. On lui met le dos à nu, et on attache ses bras et ses pieds à