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manière et dans un moment de colère frappa le gardien.

Le coup n’était pas donné que déjà il le regrettait ; mais il était trop tard.

Or, un prisonnier qui frappe un officiel du pénitencier est passible du fouet. Pierre le savait et il fallait qu’il n’y songeât pas pour avoir accompli l’acte qu’il venait de faire. Des aides s’emparèrent du malheureux et le conduisirent dans un cachot en attendant que le directeur du pénitencier eut prononcé la sentence.

Une heure plus tard Pierre était amené devant le directeur qui le condamnait à recevoir cent vingt coups de fouet. La peine était sévère, mais il paraît que le crime la méritait.

On peut se faire une idée de l’effet qu’eût sur Julien, une semblable condamnation.

Cent vingt coups de fouet, appliqués comme on le fait au pénitencier, sont plus que suffisants pour donner la mort. On comprendra donc facilement la peur que le malheureux Pierre éprouva, en appre-