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naille ; des gibiers de potence, comme on dit avec raison.

Il y avait peu de Canadiens au pénitencier de Kingston dans le temps où Pierre Julien purgeait sa condamnation. Mais ceux qui y étaient ne l’avaient pas volé. Quelques-uns avaient été condamnés pour tentative d’assassinat, d’autres pour vol de grand chemin, celui-ci pour faux, celui-là pour assaut grave ; enfin, il y en avait un qui après avoir été condamné à être pendu pour meurtre, avait vu sa sentence commuée en un emprisonnement pour la vie. Pierre Julien au contact de ces misérables, en apprit de belles.

On envoie des gens au pénitencier dans le but de les corriger, hélas ! que ne dit-on plutôt, dans le but de les pervertir. Veut-on savoir où se trament les vols, les meurtres, qu’on aille au pénitencier. C’est là que se préparent tous ces crimes qui étonnent le monde et qui sont la désolation des honnêtes gens.

Les plus vieux enseignent aux jeunes les moyens dont ils se sont servis pour ac-