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VII


Le premier jour que Pierre passa avec ses nouveaux compagnons de vie, fut certainement un des plus pénibles de tout son temps de détention — On se moqua de lui ; on lui parla de sa tentative de briser les barreaux de sa cage, et comme il était peu patient, il se fâchait, or, plus il se fâchait, plus on le gouaillait. Il reçut force taloches mais il sut en donner, de sorte que la journée finie, il fut fort content d’aller s’enfermer dans sa cellule. Disons de suite qu’il ne s’acharna plus contre la grille qui le retenait captif.

Peu à peu Pierre Julien finit par s’habituer aux manières des détenus et l’on cessa bientôt de se moquer de lui. La conduite qu’il avait tenue le soir de son arrivée lui avait beaucoup aliéné les officiers du pénitencier. Aussi le mit-on de suite à l’ouvrage le plus dur, à casser de la pierre. Il eut pour compagnons de travail, ce que le pénitencier comptait de plus ca-