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instant le gardien entra dans le corridor, une lanterne à la main. Les détenus, qui connaissaient les règlements sévères du pénitencier, s’empressèrent de se jeter sur leur lit et de faire semblant de dormir, mais Pierre Julien, ne sachant même pas ce qu’il faisait, continuait à ébranler la porte de sa cellule et à la frapper de ses poings.

Le gardien se rendit jusqu’à l’endroit où Pierre se trouvait et apercevant à travers les barreaux sa figure que le désespoir et la rage rendaient hideuse, voyant avec quelle force le détenu s’acharnait contre la grille, qui le retenait prisonnier, il courut immédiatement chercher du secours. Il revint avec deux aides. On s’empara de Julien qui fit une résistance désespérée, on lui mit les menottes aux mains, puis on le conduisit dans un cachot, où il n’entrait aucune lumière. Pour plus de précaution et afin qu’il ne renouvelât pas la scène qu’il venait de faire, on lui lia les pieds avec une chaîne retenue à la muraille par un gros anneau. Puis les