pendant cinq ans ? La mort, c’était la délivrance. Oui mais après ? Après, c’était l’éternité.
Or, Pierre, malgré tous ses défauts, malgré toutes les erreurs qu’il avait commises, avait encore un reste de foi. À la pensée de paraître devant Dieu dans l’état où il se trouvait et surtout après un suicide, il frémit. Il rejeta bien vite l’idée de mettre un terme à sa captivité en s’ôtant la vie.
Pierre était encore plongé dans sa douloureuse méditation quand un bruit faible d’abord, mais qui prit bientôt des proportions effrayantes, le fit bondir sur son lit. Il écouta quelques instants et comprit bientôt la nature de ce bruit. C’étaient les prisonniers qui, comme ils ont l’habitude de le faire assez souvent, secouaient la porte de leurs cellules.
Fou de rage et de désespoir, Pierre Julien sauta de son lit et se jetant sur la grille qui le tenait enfermé dans ce cachot, il se mît à la secouer avec frénésie, à la frapper avec ses poings. Ce n’était plus un homme, c’était un démon. Au même