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Encore ne devait-il marcher que sous l’œil vigilant des gardiens.

Au moment de l’arrivée de Pierre, les prisonniers venaient d’entrer dans leurs cellules. Un gardien le conduisit à la sienne. En passant dans le corridor qui sépare les deux rangées de cachots, Pierre entendit les forçats qui se disaient les uns aux autres, en voilà un nouveau.

La voix du gardien leur fit faire silence. Ces chambres étroites, séparées par des épaisses murailles et fermées par des grilles en fer, firent trembler de frayeur le malheureux Julien. Il est impossible, pour le visiteur qui entre pour la première fois dans ces lieux de détention de ne pas se sentir le cœur serré par l’aspect sévère qu’ils présentent. Et si l’honnête homme éprouve une impression aussi pénible à la vue de ce déploiement de précaution contre toute tentative d’évasion ou de complot, combien plus douloureux doit être le sentiment que ressent en entrant le malheureux que la justice a condamné à vivre des années en ces lieux.