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de la justice, il lui vint à l’idée que ce qui lui arrivait en ce moment était le résultat de sa conduite passée. Il repassa dans sa mémoire les actes ou plutôt les crimes dont il s’était rendu coupable. Sa tentative d’assassinat sur la jeune fille, en cherchant à la faire noyer, l’incendie des biens de son frère, toute sa vie lui vint à la mémoire.

Puis il vit dans son esprit son pauvre père, qui l’avait surpris au moment où il allait commettre un nouveau crime. Il crut entendre encore ces paroles qu’il prononça en ce moment ; Va-t’en misérable ; je te chasse, je te maudis. Et, tout naturellement, il se dit en lui-même, que la malédiction de son père, qu’il reconnaissait, dans le moment, avoir méritée, était la cause de ce qui lui arrivait. Il regretta amèrement son passé, mais il comprit qu’il était trop tard et qu’il allait avoir le châtiment que méritait le nouveau crime dont il s’était rendu coupable.

Une autre pensée vint alors l’assiéger : quelle douleur allait frapper son père et sa