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Aussi, lorsque Belleau, Touchette, Latreille et Julien se rencontrèrent vers minuit sur la place Jacques Cartier, étaient-ils tous contents du temps qu’il faisait. Pierre Julien, surtout, qui avait été si effrayé à l’idée de la tentative qu’il devait faire avec ses compagnons ce soir-là, paraissait le plus joyeux de la bande.

Ce fut lui qui battit la marche.

Belleau avait réussi à mettre la main sur la clef du magasin, de sorte que l’entrée en serait facile. Disons, en passant, que la clef en question avait été placée par M. Fisherman lui-même, dans un endroit où Belleau devait nécessairement la voir. Cette clef servait à ouvrir la porte du magasin qui donnait sur la cour.

Ce fut une joie pour nos voleurs quand Belleau exhiba la fameuse clef. Les choses devaient aller comme sur des roulettes, se disaient-ils entre eux. Qu’y avait-il à craindre ? Fisherman demeurait à l’autre bout de Montréal, toute la bâtisse servait de magasin et il n’y avait pas de gardien de nuit ; de plus, la police qui était peu