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tait à danser et à gigoter de manière à faire pâlir les meilleurs professeurs de danse du monde, les nègres exceptés.

Ce fut donc la musique à la main, que Langlois résolut de lutter.

Il devait y avoir une petite soirée d’amis chez le père Danjou, On en parlait devant Breton et l’on se demandait qui aiderait à Marie-Louise à faire danser les invités. Il est bon de dire généralement dans ces petites soirées d’amis, on n’engage pas de musiciens, mais que ce sont les invités musiciens qui, à tour de rôle, jouent les danses demandées.

Ça ne va pas toujours à merveille, la mesure n’est pas toujours suivie, bien souvent les danseurs et la musique ne s’accordent pas, mais on passe pardessus tous ces petits écarts et s’amuse tant bien que mal.

Breton qui tenait à se rendre utile dit à la famille Danjou, qu’il connaissait un jeune homme, un commis de Saint-Roch, ajouta-t-il dédaigneusement, il joue assez bien le violon ; cependant je dois vous dire qu’il prend un peu de boisson.

— C’est un garçon respectable, demanda madame Danjou ?

— Oui, oui, très respectable, un peu commun, faut dire, mais respectable. Ce sont les amis qui le