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risque de le voir arrêter par la police et coucher au poste. Pas un de ces individus, n’eut le cœur de l’accompagner. D’ailleurs, est-ce qu’un ivrogne en a du cœur ? Est-ce qu’un homme qui n’a pas l’esprit de se tenir au rang des hommes, qui s’abaisse jusqu’à la brute, a du cœur ? Allons donc ! Les individus de cette trempe ne méritent même pas d’être considérés comme des êtres humains.

Hypolite partit donc de l’hôtel complètement ivre ; on sait comment il arriva chez lui.


VI.


Nous avons laissé Langlois ivre, couché aux pieds de sa femme.

Marie-Louise, essaya de relever son mari afin de le placer sur un canapé qui se trouvait à quelques pas d’elle. Elle réussit à le traîner jusqu’au canapé, et après des efforts considérables, à le coucher dessus. Puis elle s’assit à côté de lui.

Elle passa une partie de la nuit à pleurer. Son enfant dormait dans une chambre voisine, mais la malheureuse jeune femme n’y pensait pas du tout : elle songeait à la position dans laquelle elle se trouvait. Enfin, fatiguée de pleurer, elle s’endormit.

Le matin, en se réveillant, Hypolite aperçut son épouse assise à côté de lui et dormant encore.