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boire et s’amuser, il répondait toujours par un non.

Cependant, depuis quelque temps ses amis s’apercevaient qu’il faiblissait. Son enfant était malade et ses cris l’agaçaient terriblement. En vain, Marie-Louise essayait-elle de calmer sa petite Lozia ; en vain cherchait-elle à étouffer les cris du pauvre petit être qui se débattait dans des souffrances atroces, cela n’empêchait pas Hypolite d’entendre. Au commencement ce dernier endurait sans murmurer, mais peu à peu, il s’impatienta et finit par s’emporter complètement contre sa femme et son enfant.

Marie-Louise courbait la tête sous l’orage, et maudissait son incapacité à ne pouvoir l’éloigner. Lorsqu’elle se trouvait seule, elle songeait, pleurait, et priait Dieu de ne pas permettre que le désaccord se mit entre son époux et elle.

Marie-Louise s’apercevait que son mari n’aimait pas à rester à la maison. Il s’attardait un peu au repas et le soir, quoique le magasin où il était employé fermait à 10 heures précises tous les soirs, il était dix heures et demie et parfois onze heures quand il arrivait chez lui.

Lorsque sa femme lui demandait la cause de ce retard, il répondait : j’ai eu des affaires.

Le soir du 15 août 1857, il était minuit et