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Lorsqu’il eut atteint sa vingtième année, son père espérant le rendre meilleur, lui proposa de le marier.

Au nombre des jeunes filles de sa connaissance, il s’en trouvait une qu’il semblait préférer aux autres : c’était Alvina Lafortune.

Elle était propre, travaillante et surtout très pieuse.

Cette jeune fille ne détestait pas Alfred Lambert, mais elle ne l’aimait pas assez pour l’accepter comme époux.

Lorsque Alfred lui proposa de l’épouser, elle lui fit comprendre qu’elle ne pouvait se décider à l’accepter, parce qu’elle ne l’aimait pas assez et surtout à cause du misérable vice qu’il avait.

Alfred lui fit mille promesses de ne plus boire, mais rien ne put fléchir la jeune fille.

Alvina était orpheline depuis plusieurs années. Elle demeurait chez un de ses oncles maternels, qui avait consenti, sur la demande de sa mère, à la garder chez lui.

Cet oncle d’Alvina avait deux misérables défauts : il était avare et ivrogne.

Alfred Lambert s’était mis dans la tête d’épouser Alvina Lafortune. Le refus de la jeune fille ne l’affligeait guère ; il se dit en lui-même qu’il s’en-