Page:Morissette - Au coin du feu - Nouvelles, récits et légendes, 1883.djvu/23

Cette page a été validée par deux contributeurs.

LE DIABLE AU BAL.



NOUVELLE.

Alexis Provost avait deux filles à marier.

Une avait vingt-quatre ans, l’autre vingt et un ans. Comme on le voit, elles commençaient à être grandettes et il était bien temps que leur père songeât à leur trouver chacun un mari.

Alexis Provost était riche, au dire des gens qui le connaissaient.

Il avait fait sa fortune dans le commerce de bois.

C’était un homme peu instruit, mais dont les capacités commerciales surprenaient bien des gens. Il avait commencé son commerce avec une petite somme d’argent, et avait réussi à se créer une honnête aisance, grâce à un travail constant et assidu.

Il n’était pas aussi riche qu’on le disait cependant. Il avait environ cinquante mille piastres. Cette somme lui rapportait à 5 pour cent d’intérêt, un joli revenu de deux mille cinq cents piastres par année.