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tres. Voyez cette statue d’un saint à genoux qui a pris feu au moment où on la sortait de l’église, et qui brûle maintenant au coin de la rue Massue.

Traversons en courant les rues bordées de flammes et rendons-nous à l’endroit où se trouve la maison habitée par Marie-Louise Langlois et ses enfants.

Personne ne songe à eux, et le feu est à quelques pas d’eux ; il avance avec une rapidité extraordinaire.

Langlois est absent ; il est parti le matin en apprenant que le feu était à Saint-Roch et on ne l’a pas revu de la journée.

Que faire, pensait Lozia ?

Sa mère est là dans son lit incapable de bouger. Cette enfant de neuf ans n’a pas la force de la transporter seule, et son petit frère ne peut lui aider.

Que faire ! grand Dieu ! que faire ?

Des langues de feu lèchent le toit de la maison. Une fumée épaisse envahit la chambre dans laquelle se trouvent Marie-Louise et ses enfants.

Lozia est au désespoir. Elle sort et demande aux passants de venir à son secours ; de sauver sa pauvre mère ; mais on est sourd à ses supplications. Peut-on sauver un étranger quand les siens sont en danger ?