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On avait fait une collecte pour payer les frais de l’enterrement ; Langlois avait l’argent sur lui.

Si Marie-Louise avait osé parler, son mari n’aurait certainement pas eu cet argent. Mais, malgré les sinistres pressentiments qui l’assaillissaient, elle eut honte et ne souffla mot.

On arriva à l’église, un quart d’heure avant quatre heures. Langlois devait prendre ce temps-là pour payer les frais d’enterrement.

Il laissa le corps en arrière de l’église et prit le chemin de la sacristie.

Les assistants attendirent vainement le prêtre qui devait venir bénir le corps et réciter les prières ordinaires. À quatre heures et demie, comme il n’était pas encore arrivé, un de ceux qui accompagnaient Langlois, s’avisa de se rendre à la sacristie, afin de connaître la cause de ce retard.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsque le frère sacristain lui annonça qu’il n’avait pas vu Langlois et qu’il ne savait même pas que son enfant était morte.

On avertit un Père qui vint enregistrer le décès et réciter les prières. Voyant que Langlois n’arrivait pas, on partit sans lui pour le cimetière. Quant au petit Louis, il fut conduit à sa mère.

En voyant entrer son enfant seul, Marie-Louise soupçonna qu’il était arrivé quelque chose.