Soldat français au Canada en 1535.qu’elles entreprirent pour planter, en terre
canadienne, la croix civilisatrice et l’étendard
du Roy de France, pour ensuite, parallèlement, démontrer avec quelle magique exubérance se sont développés, chez nous, les
fruits des grandes découvertes françaises.
Cet exposé doit, nécessairement, être bref : de tels héroïsmes demanderaient de longs volumes… mais, de même qu’un mémoire ignoré, l’histoire d’une guilde, ou quelques lettres jaunies par le temps, font soudain réapparaître toute une époque, nous croyons que ce petit livre atteindra son dessein, qui est de suivre, cher Lecteur français, les routes périlleuses de vos compatriotes, à travers un Canada mystérieux et presque inhabité, puis de refaire ce voyage, commodément assis, en imagination, dans un luxueux wagon du Chemin de Fer National du Canada, en admirant d’un océan à l’autre des villes d’une activité et d’une richesse que leur âge rend incroyables, des forêts sans bornes, des prairies qui nourrissent l’univers entier.
Lorsque, cher Lecteur, vous vous installez douillettement sur les coussins du rapide de la Côte d’Azur, ou quand un preste bateau-mouche vous amène, en quelques minutes, du Pont des Arts au quai d’Auteuil, ou encore, quand une puissante voiture automobile vous transporte aux gorges du Jura ou de l’Esterel, songez-vous à l’immense et lente transformation qu’ont subie, au cours des siècles, les moyens de transport ? Avez-vous revu, en esprit, les voyages des rois fainéants, couchés sur leurs chariots sculptés que traînaient des bœufs indolents, — les barges fleuries, portant sur la Seine les échevins parisiens et leurs opulentes épouses, — les cavalcades des routiers, — le coche grinçant, — les carrosses embourbés dans les fondrières de Saint-Germain. — la diligence (si mal nommée !…) de terre et d’eau ?
Que d’étapes, que de transitions, que de métamorphoses avant de parvenir au paquebot moderne, plus somptueux que les palais des rois, et à
Or, tous les ennuis et toutes les incommodités de ces véhicules et de ces embarcations, aux temps mérovingiens ou moyenâgeux, sous les Louis ou sous l’Empereur, n’étaient que jeux d’enfant auprès des périls et des épreuves qui accompagnèrent les voyages des premiers découvreurs français au Canada. Les uns, du moins, s’accomplissaient en terre amie et dans un pays plus ou