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Croyez, cher Lecteur français, que ces chiffres fabuleux et ces énumérations enthousiastes n’ont pas leur source dans un vain orgueil. Ces provinces et ces villes, immenses et bien ordonnées — Vancouver, Victoria, Winnipeg, Calgary, Edmonton —, sont dues à une Providence munificente qui semble avoir voulu accumuler toutes les richesses imaginables dans un seul endroit du globe, mais considérez aussi que le courage et l’industrie d’une jeune nation ont fait surgir de telles merveilles parmi des forêts et des plaines qui, il y a un demi-siècle, ne comptaient que quelques avant-postes de gendarmerie à cheval… Cette confiante fierté que ressent tout bon Canadien n’est-elle pas bien pardonnable ?

Nous aurions aimé de nous attarder dans ces provinces de l’Ouest et, après en avoir célébré les utiles richesses, de décrire la sauvage beauté des Rocheuses. Le format de ce petit livre ne nous le permet pas, mais, en terminant, nous devons au Chemin de Fer National du Canada de louer, en particulier ce vaste parc national — réserve giboyeuse, boisée et montagneuse — que l’on nomme Jasper, et où il a construit, à la grande joie des voyageurs et des sportsmen, des chalets et un hôtel d’un pittoresque charmant. Le touriste, sur la longue route qui le mène vers l’Océan Pacifique, y fait une halte fraîche et reposante ; le citadin, en quête d’une villégiature élégante, y jouit de ce confort moderne que l’on ne rencontre que rarement, même dans les palaces les plus somptueux de l’Europe…

Cette promenade-éclair, sur les traces des premiers « coureurs des bois » comme le long du magique ruban d’acier que le Chemin de Fer National du Canada a déroulé d’un océan à l’autre, ce voyage, cher Lecteur, avait un double objet : rendre à une entreprise admirable


Le Mont Cavell, dans la Colombie Britannique.